Tendance workware

Un petit peu d'histoire :

Le style workware, comme son nom l'indique, trouve ses origines dans le monde ouvrier, avec la nécessité d'avoir des vêtements solides et pratiques.

Cette tendance s'est construite autour de nombreuses influences : le jean apporté par les cowboys américains , les pièces emblématiques du monde des armées et de la marine, enfin la tendance outdoor apportée principalement par les bûcherons et les chasseurs . 

Réponse à des conditions de travail, à des besoins particuliers, tous ces vêtements étaient conçus pour être portés de manière durable, pour lutter contre les intempéries, et être confortables. 

Pendant un siècle le vêtement de travail est resté cantonné à ces fonctions originelles. Puis dans les années 70-80, les créateurs japonais s'en sont accaparés et en ont fait l'ADN de leurs créations , sur la base de l'utilisation de la toile de jean brute. À cette époque, les japonais rachètent toutes les anciennes machines, celles qui fabriquent ce selvedge si cher à nos cœurs. Ils développent alors leur savoir-faire, mais aussi leur efficacité dans le traitement de l’indigo, ce colorant naturel des jeans.

Les grands atouts de cette tendance :

Conséquence naturelle de son utilisation, le vêtement de travail devait répondre à certaines obligations .

D'abord être résistant : le choix des matières est ici primordial. Les grands vainqueurs sont à n'en pas douter le coton moleskine et la toile jean. Le moleskine est une toile de coton tissé serré, recouverte d'un enduit imitant le grain du cuir avec un toucher peau de pêche (comme une peau de taupe mole skin en anglais). La toile de jean, tissage serré de coton indigo, répond aussi à ce souci de résistance. 

Le vêtement de travail devait être pratique pour se conformer à son utilisation. Les poches sont ici un élément essentiel. Il fallait que son utilisateur puisse avoir sur lui une partie de ses outils, et les poches remplissaient cette fonction. Elles pouvaient être plaquées, à soufflets (pour contenir plus) , à rabats (pour protéger), et placées à plusieurs endroits (poches poitrine, poches taille et même poches dos).

Enfin il devait être durable , répondant à un besoin fonctionnel. Le choix des couleurs se faisait en fonction du public pour lequel il était adressé : blanc pour les peintres, noir pour les charpentiers, bleu pour les ouvriers ... et non en lien à des tendances mode. 

Certaines marques historiques françaises restent encore aujourd'hui les garantes de ce style bien particulier :Le Mont Saint Michel , Vetra, Atelier Tuffery ...

Le workware inspire les créateurs et devient une vraie tendance de mode :

Les créateurs trouvent depuis quelques années leurs inspirations dans la rue, qui devient une zone d'influence essentielle. Les jeunes achètent de plus en plus leurs vêtements dans les boutiques vintage ou second hand, où la tendance workware a toujours été très représentée. Les prescripteurs s'intéressent alors à ce mouvement qui arrive dans les grands défilés. Et cette tendance s'installe depuis bientôt dix ans, évoluant chaque année vers des produits de plus en plus sophistiqués. Vuitton, Raf Simons s'en sont largement inspirés. Junya Watanabe y trouve son terrain naturel pour y exprimer toute sa créativité. Jacquemus en fait la base de ses collections homme, en y apportant de la fantaisie et une certaine nostalgie. Oscillant entre inspiration workware et inspiration plus militaire, les créateurs de mode en proposent des versions luxueuses, par l'utilisation de matières nobles , mais en gardant les éléments qui en font la singularité. 

Drimi.men vous propose aussi cette tendance revisitée, avec certaines de nos marques comme Le Mont Saint Michel, Workware ...



Crédits :

photo 1 : Alessandro Viero

photo 2 /3: Yannis Viamos

photo 5 et accroche : DR