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David Bailey, portrait de l'icône du « Swinging London ».

1965, sous une fine pluie caractéristique de la capitale anglaise, l'actrice française Catherine Deneuve épouse le seul et unique homme de sa vie, un photographe britannique renommé : David Bailey. Agé de 27 ans, notre homme est un symbole du « Swinging London », cette époque bénie des sixties où Londres est la capitale mondiale des tendances, où l'on écoute en boucle les Beatles, s'habille dans les boutiques branchées de Carnaby Street et feuillette la version British de Vogue comme une véritable bible de la mode. 

Cette bible fashion est emplie de photographies de David Bailey. Avec son style caractéristique et son humour un poil salace, il instaure entre les top models de l'époque et son appareil photo, une véritable tension sexuelle à l'aube du mouvement libertaire porté un peu plus tard par les hippies. 

De Penelope Tree à Jean Shrimpton, le photographe propulse ces mannequins britanniques sur le devant de la scène et dans sa... chambre à coucher. « Bailey a fait de moi ce qu'il voulait. David organisait ma carrière et cela fut une réussite car il savait faire de moi quelque chose d'exclusif ! » confiera la sublime brune, Jean Shrimpton, au sujet de son amant avec qui elle restera en couple 4 ans. Leur relation inspirera d'ailleurs le scénario de « Blow-Up », le film britanno-italo-américain de Michelangelo Antonioni, sorti en 1966. 

Derrière l'objectif du photographe, c'est un univers naturaliste et dénué d'artifices qui ancre les pages des magazines de mode. Sacré icône du cool par toute une génération, David Bailey n'en a pour autant pas perdu de son œil critique quand à la splendeur du Swinging London : « Les années 1960 étaient fantastiques à Londres pour une élite de 500 à 2 000 personnes. Mais si vous étiez chauffeur de taxi ou mineur de fond, rien ne changeait ». Un regard acerbe qu'il livre encore aujourd'hui et sans fard, confortablement installé dans son loft londonien à l'âge de 81 ans. Véritable architecte du concept de « POP » au sens large du terme, David Bailey reste à jamais le photographe qui a immortalisé une époque en pleine mutation. 

 

Crédits photos 

Photo de couverture : David Bailey 

Photo 1 : @bailey_studio