Vers une mode responsable

Aujourd’hui, la fast-fashion est la deuxième industrie la plus polluante, en effet un jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km avant d’arriver dans nos boutiques soit onze fois le trajet Paris-New York. Le monde de la mode commence à en prendre conscience ( depuis bien plus longtemps pour certains) et bon nombre de marques mettent en place des dispositifs de production ou de distribution afin de répondre à cette situation.

Mais comment rendre le commerce du textile plus vert ? … tout au moins plus responsable et raisonnable. Nous allons nous pencher sur quatre solutions. La première est de réduire le bilan carbone de la production en place, nous allons le voir via la marque FAGUO. Une deuxième solution serait d’utiliser des textiles moins couteux pour notre planète, nous regarderons lesquels. Une troisième consiste en l’up-cycling. Enfin une quatrième avec la relocalisation des productions.

Toutes ces solutions ne sont que des propositions, les marques pouvant toute ou partie les appliquer.

Réduction de l’empreinte carbone

FAGUO est une entreprise avec une seule devise « engager notre génération contre le réchauffement climatique ». Contrairement aux apparences, c’est bien une marque de vêtements, mais qui se différencie des autres en essayant de limiter son impact écologique. Pour cela ils axent leur production selon trois principes. Premièrement, ils mesurent leurs émissions de dioxyde de carbone. A partir de cela ils réduisent leur impact, via le packaging, le transport… C’est efficace : un produit de chez Faguo, nécessite en moyenne 6kg de CO2 contre 25kg pour un jean classique. Mais ce n’est pas tout, puisque Faguo plante un arbre à chaque produit acheté. Cet arbre, au cours de sa vie, permet de compenser plus de mille kg de CO2 en moyenne.

Utilisation de matières bio

En plus de ces solutions, on peut aussi privilégier certains textiles moins polluants que d’autres. Par exemple, il est préférable d’utiliser du coton biologique au dépend du coton conventionnel. En effet ce matériau nécessite l’utilisation de produits chimiques, et beaucoup d’eau. Au contraire cette même matière mais biologique, n’utilisera que des engrais naturels et consommera beaucoup moins d’eau. De même il est préférable de fabriquer un vêtement avec du lin, du chanvre, ou de l’alpaga au polyester, nylon, au cuir ou encore à la soie. On trouve aujourd’hui de plus en plus d’utilisation des ces matières « bio » dans bon nombre de collections (Homecore, Casual Friday, Nudie, Jagvi …). Il peut aussi s'agir d'utiliser de nouveaux tissus issus de matière en surabondance comme la pomme de terre, les algues... jusqu'à même l'utilisation de la soie d'araignée.

Up-cycling des anciens vêtements 

La fin de vie des vêtements est aussi un gros point noir de l’industrie du textile. En effet la plupart terminent incinérés. Quel est le rapport avec l’up-cycling, le sur-cyclage en français est un concept qui vise à donner une seconde vie aux produits. En effet, elle est notamment symbolisée par l’émergence des friperies. Mais l’up-cycling, ce n’est pas que ça, les pièces usagées sont réutilisées pour former de nouveaux vêtements, c’est la mode du récupérable. Certains défilés, ont présenté des looks conçus avec des sac plastiques réutilisés. Certaines collections misent sur l’utilisation d’anciens vêtements pour la création de leurs collections ( Overlord / Homecore )

Une fabrication relocalisée

A l’instar d’autres secteurs de consommation, le retour à la fabrication française. "Pour la planète, relocalisez !"  Voici le discours adressé aux 150 signataires du Fashion Pact par les entreprises du label France Terre Textile. Les dirigeants ont envoyé une vidéo au président Emmanuel Macron pour lui rappeler l’existence, sur son territoire, d’une filière textile ayant déjà pris acte des enjeux environnementaux. Bien des marques localisent ou re-localisent une partie de leur production en France, remettant à l’honneur le Made In France, qui au delà de sa garantie de qualité devient un argument pour une mode plus responsable . Les marques Mont Saint Michel et Royal Mer mais aussi Coltesse et Northhill produisent ainsi une partie de leur collection sur le territoire..  

Pour conclure, l’industrie du textile est loin d’être parfaite, mais une prise de conscience de masse est en cours. On constate actuellement que les marques essayent de réduire leur impact environnemental via de nombreux moyens. Ces actions sont vouées à se démocratiser et à s’élargir à la grande majorité des entreprises.

Chez drimi.men, notre contribution est de chercher à donner un sens à la consommation loin de la sur-consommation : notre concept "1 vêtement pour 3 silhouettes" en est l'expression. Un même vêtement peut avoir plusieurs vies et il n'est pas forcément nécessaire d’acheter plus mais plutôt d’utiliser autrement. C'est cette réponse qui est proposée avec les 3 looks pour un même vêtement. En outre nous restons vigilant sur notre choix de marques, qui ne sera jamais pléthorique, et se concentrera sur ces valeurs, entre qualité, créativité et responsabilité. . 

Crédits :

Solène Derniaux